En résumé
- Arguments stratégiques – Les arguments en faveur d’un placement dans la catégorie d’actif des obligations municipales imposables sont fondés sur sa qualité supérieure, la diversification, les avantages des taux et les caractéristiques défensives qu’elles offrent.
- Construction des indices et avantages d’une approche active – Les indices sont très concentrés et manquent de profondeur, car plus de 73 000 émissions d’obligations municipales imposables ne répondent pas aux critères d’inclusion1 . Une approche souple et active appliquant des leviers de création de valeur traditionnels et des facteurs de liquidité maximise selon nous les avantages potentiels de cette catégorie d’actif.
- Critères d’achat intéressants – Les taux à des sommets inégalés en dix ans et la nature défensive de la catégorie d’actif sont deux aspects qui rendent intéressant l’établissement d’une position en ce moment, carla Réserve fédérale américaine (« Fed ») prévoit un ralentissement de l’activité économique aux États-Unis.
Les obligations municipales imposables attirent de plus en plus les investisseurs institutionnels, comme les caisses de retraite et les compagnies d’assurance, qui ont un horizon de placement plus long et qui recherchent un revenu de grande qualité. La catégorie d’actif a gagné en attrait à l’échelle mondiale : les investisseurs non américains ont pris de plus en plus de place sur le marché des obligations municipales, leur exposition totale passant de 8 milliards de dollars en 2000 à 112 milliards de dollars au premier trimestre de 20232 . Une hausse de l’offre découlant d’un changement dans les exigences de refinancement anticipé qui a favorisé les émissions imposables a contribué à répondre à la demande mondiale. Au cours des cinq dernières années, l’univers des obligations municipales imposables a crû d’environ un tiers pour s’établir à 669 milliards de dollars, même si l’offre de refinancement anticipé a diminué en raison de la hausse des coûts d’emprunt3 . Et malgré une telle croissance, la taille de cet univers reste faible par rapport aux autres marchés mondiaux des titres à revenu fixe. Cet état de fait, combiné à une baisse de l’offre, a laissé les particuliers sur la touche. Les investisseurs institutionnels conservent leur place dominante dans cette catégorie d’actif.
La catégorie d’actif des obligations municipales imposables comprend un vaste univers d’obligations – plus de 81 000 émissions – présentant des caractéristiques uniques, attribuables en partie aux méthodes de construction des indices4 . Seulement 0,4 % de ces émissions peuvent être incluses dans les indices agrégés américains, et 12 % seulement sont incluses dans l’indice Bloomberg Taxable Municipal Bond5 . Le degré de participation des investisseurs à ces indices influe sur l’inefficience et les occasions à l’échelle de l’univers. La participation aux indices agrégés américains est vaste, ce qui accroît la liquidité et augmente le nombre d’investisseurs qui connaissent bien ce type de valeur mobilière. En dehors du marché obligataire américain, le bassin d’investisseurs n’est pas aussi important, et les inefficiences (évaluation erronée du crédit et perception de liquidité) augmentent.
À l’absence d’une représentation globale de l’univers s’ajoute la concentration des indices, qui peut être élevée. À titre d’exemple, avant de bénéficier d’une amélioration de leur cote à l’indice plus tôt cette année (devenue A), les obligations générales de l’État de l’Illinois représentaient près de 54 % de la composante BBB de l’indice Bloomberg Taxable Municipal6 . De toute évidence, ce niveau de concentration n’est pas une position neutre optimale et limite la contribution potentielle d’un éventail important et diversifié de titres cotés BBB admissibles à un indice et hors indice. La concentration des placements dans l’indice et un univers important d’émissions hors indice sont les raisons pour lesquelles nous croyons qu’une approche souple et active s’avère judicieuse pour cette catégorie d’actif
Dans le présent article, nous examinons les arguments stratégiques en faveur d’un placement dans cette catégorie d’actif et présentons ceux en faveur d’un placement actif axé sur la création de valeur. Nous conclurons par examiner les raisons pour lesquelles nous estimons que le moment est propice pour envisager une participation dans le marché des obligations municipales imposables.
Arguments stratégiques
Il existe de solides arguments pour expliquer l’exposition stratégique des investisseurs institutionnels aux obligations municipales imposables. Elles se situent entre les obligations du Trésor américain et les obligations de sociétés de catégorie investissement (IG), tant sur le plan du profil risque-rendement que de la diversification parrapport aux actions, et se comparent favorablement aux obligations de sociétés sur plusieurs autres plans.
Qualité supérieure – La composition de l’univers des obligations municipales imposables envisagé pour le placement est de meilleure qualité que celle de l’univers des obligations de sociétés de catégorie investissement; selon les indices, environ 75 % des obligations municipales imposables sont notées AAA- ou AA, contre seulement 8 % pour les obligations de sociétés de catégorie investissement (IG)7 .
Taux de défaillance – Dans le passé, les taux de défaillance des obligations municipales ont été beaucoup plus faibles que ceux des obligations de sociétés de catégorie investissement aussi bien de manière générale qu’aux différents niveaux de notation. Le taux de défaillance cumulatif moyen sur 10 ans de Moody’s est de 2,1 % pour les obligations de sociétés de catégorie investissement et de 0,1 % pour les obligations municipales8 . Lesfaibles taux de défaillance témoignent de la stabilité historique des sources de revenus servant à rembourser la dette municipale tout au long des cycles économiques.
Secteurs défensifs – Les obligations municipales adossées à des revenus comprennent principalement dessecteurs de services essentiels – services publics, transport, éducation et soins de santé, par exemple – et présentent donc des caractéristiques défensives. Ces secteurs sont généralement beaucoup moins sensibles au crédit que les obligations de sociétés en cas de récession ou de ralentissement (voir la figure 1).