Il est essentiel de comprendre l’importance financière des facteurs de durabilité
De l’avis de M. Jayakumar, la compréhension de l’incidence des facteurs de risque liés à la durabilité sur le profil de rendement est la question fondamentale. MFSMD adopte une approche d’intégration plutôt qu’une approche d’exclusion, ce qui signifie que nous n’avons pas tendance à punir un pays ou une société en particulier en excluant ses obligations de nos portefeuilles parce qu’elles sont associées à un secteur ou à une controverse en particulier. Nous évaluons plutôt la durabilité dans le contexte de l’importance financière : Ce facteur sera-t-il important sur le plan financier et nuira-t-il aux rendements?
Pour les titres de créance des marchés émergents, il s’agit de la même application fondamentale que les autres catégories d’actif pour l’intégration des facteurs de durabilité dans l’analyse des placements. Toutefois, il existe divers facteurs dont la pondération est différente pour chaque catégorie d’actif ou région, selon ce qui est le plus important sur le plan financier.
Le facteur de gouvernance est le plus important pour les marchés émergents
L’importance des facteurs de gouvernance du côté des sociétés est bien comprise. Par exemple, s’agit-il d’une bonne équipe de direction? Y a-t-il un conseil d’administration indépendant qui supervise l’équipe de direction en ce qui a trait à l’exécution de la politique et de la stratégie? Pour les obligations souveraines, M. Jayakumar applique le même processus de réflexion pour évaluer la qualité de la gouvernance d’un pays. Par exemple, y a-t-il un gouvernement stable en place pour créer les conditions économiques propices à la croissance dans un pays? Existe-t-il une règle de droit, des tribunaux et desjuridictions pour adopter des lois? Quel est le niveau de corruption?
Ce type de facteurs de gouvernance importants alimente les rendements des marchés émergents. De solides facteurs de gouvernance, comme la stabilité gouvernementale, permettent à la population de contribuer, de mener une vie saine et de prospérer. En fin de compte, cela nous amène à ce que nous, les investisseurs, recherchons dans les titres de créance souverains des marchés émergents, soit la croissance, le développement et le rendement des placements. Sans les conditions nécessaires à la stabilité et à la croissance, M. Jayakumar estime qu’il est difficile d’évaluer les facteurs sociaux comme l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux infrastructures technologiques. De plus en plus, il estime que les facteurs environnementaux jouent un rôle plus important, car de nombreux pays émergents dépendent des produits de base (minéraux, pétrole, gaz) pour leurs exportations afin de financer leurs budgets ou du point de vue du risque physique, car ces pays sont exposés à des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les facteurs de rendement diffèrent dans les marchés émergents par rapport aux marchés développés
M. Jayakumar souligne que les analystes de MFS ont testé empiriquement les facteurs des écarts et, par conséquent, les rendements. L’analyse a montré que les facteurs de gouvernance étaient les principaux moteurs des écarts de taux des titres de créance des marchés émergents, étant donné que les mauvaises nouvelles provoquent rapidement une explosion des écarts de taux et une chute des prix des obligations. Le deuxième pilier qui alimente les écarts est celui des facteurs sociaux et de la stabilité sociale, les facteurs environnementaux étant les moins corrélés en ce qui a trait au mouvement des écarts.
Selon M. Jayakumar, la grande différence entre les marchés émergents et les marchés développés réside dans l’importance de ces facteurs. Tous les titres souverains ont besoin que l’État assure une bonne gouvernance et une stabilité sociale et sont exposés au risque de transition ou au risque physique. La bonne gouvernance est tenue pour acquise dans les pays du G7 ou du G10 à l’échelle mondiale, car ils ont généralement des systèmes politiques stables, de sorte que les investisseurs ont tendance à se concentrer sur les facteurs sociaux et environnementaux. Les marchés émergents sont à un stade de développement inférieur, de sorte qu’une bonne gouvernance et des facteurs sociaux représentent une menace existentielle pour eux parrapport aux marchés développés.
Approche de MFS – Stratégie axée sur les obligations de marchés émergents selon le règlement SFDR
Un défi pour les investisseurs est de trouver des façons d’améliorer la transparence, la production de rapports ou la communication de l’information aux clients. La législation européenne intitulée Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR) représente un volet du pacte vert de l’UE. Le SFDR aide à étiqueter les fonds d’investissement en fonction de leurs niveaux de durabilité – Article 6, Article 8 ou Article 9. Fondamentalement, le SFDR vise à fournir aux clients des renseignements utiles et de grande qualité afin qu’ils puissent évaluer si les investisseurs font réellement ce qu’ils prétendent.
Les stratégies d’obligations de marchés émergents MFS seront classées dans l’Article 8, qui devrait entrer en vigueur le 28 août 2023. SFDR n’incite pas MFS à revoir soudainement sa façon d’investir de l’argent ou de penser à la gestion active. Pour ces stratégies, l’équipe de placement a décidé de montrer que les fonds parviennent à intégrer des facteurs de durabilité en mesurant les pays dont les obligations sont détenues dans les portefeuilles en fonction d’une combinaison de facteurs de gouvernance et de facteurs sociaux. M. Jayakumar explique que MFS l’a fait parce qu’une bonne gouvernance favorise de bons facteurs sociaux; ces deux volets sont interdépendants et interverrouillés. Nous avons donc décidé de présenter le profil de gouvernance des différents pays composant notre portefeuille ainsi que le profil social, surtout en ce qui a trait aux aspects sociaux les plus fondamentaux, soit la santé et l’éducation, qui sont des exigences de développement.